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Oneohtrix Point Never, la symphonie fantaisie

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Rock, pop, ambient, shoegaze… Dans «Again», son album le plus dense et frénétique, Daniel Lopatin mêle avec maestria moult genres et influences. Une œuvre en forme d’aboutissement.
Daniel Lopatin : «On gagne toujours à revenir à une idée.» (Andrew Strasser & Shawn Lovejoy Joe Perri)
publié le 2 octobre 2023 à 4h45

Tous les musiciens sont des voyageurs du temps. A revisiter sans cesse leur propre œuvre, autant que leur propre vie – une idée qui nous a saisi comme on conscrivait sur un carnet des idées sur Again, le nouvel album de Oneohtrix Point Never, et qu’on découvrait, en même temps, le clip d’Angry, extrait du vingt-sixième album des Rolling Stones dans lequel Sydney Sweeney dévale un Sunset Boulevard décoré de panneaux publicitaires exposant le groupe anglais à travers les âges. Qu’est-ce que ça fait de sortir un nouveau disque, quand on joue dans un groupe, cinquante-neuf ans après le premier ? Est-ce plus étrange qu’à la veille de délivrer le dixième seulement seize ans après ses débuts ? L’Américain Daniel Lopatin, qui n’a pas titré par hasard son nouveau disque Again, entend illico ce qu’on lui signifie en le mettant en regard avec ce retour aux affaires des Stones. Il nous parle depuis un beau studio en Californie, curieux, presque guilleret. «Il y a une chanson d’eux que j’adore, Sitting on a Fence, une sorte de chanson pop à la Mark Twain. Si tu l’enchaînes avec Angry, c’est irréel. Impossible de croire que les mêmes personnes ont écrit cette petite chose parfaite et cette bizarrerie plastique dans laquelle on les reconnaît à peine, et qui ne semble même pas