Que trouve-t-on au fond de la boîte de Pandore? Du désenchantement, du cinglant contestataire, des visions nihilistes. Une rage de l’absolu propre à la vingtaine. Et une lueur d’espoir. Possible ici d’invoquer Ferré (la Mémoire et la mer, morceau qu’il traverse d’ailleurs avec panache sur scène) ou Saez mais sans recourir aux incantations. Guillaume Payet fait surtout partie de ces éloquents, peu disposés à avoir le sens des affaires, qui noient les couleurs et exacerbent les passions, préférant dilemmes bien réels et angoisses intimes. S’il avait opté pour un repli acoustique sur son premier essai, Enfant du vide, le Lyonnais s’engage désormais sur une route qui dévale une solide pente pop-post rock.

Orchestration orageuse donc pour amplifier des textes rouges, incisifs, inconfortables et à la colère diffuse. Par ces grisantes montées et sa batterie disponible à folâtrer la métrique, le titre Milgram - en référence à notre penchant à l’autodestruction et au psychologue américain qui avait mené une expérience d’évaluation du degré d’obéissance à l’autorité - se révèle capable de réconcilier les amateurs d’immédiateté rythmique et ceux du tourbillonnant manège des mots. Ailleurs, Pandore tance l’algorithme et les réseaux sociaux qui règnent sur les cerveaux (Nouveau Dieu), se dresse contre un fléau planétaire (Plastique) ou livre un puissant brûlot impulsé par un fait divers (Immolé). Une voix insoumise et certainement pas prête à embrasser une carrière à l’eau de rose.

Du rock calme et français (bien) chanté en anglais avec une grande élégance. Soyeuse, mélodieuse et raffinée, la musique de ce quatuor est hors du temps. Leur apaisant deuxième album arrive en février.

Depuis une poignée d’EP, Checler hésite entre chanson, rap et pop. L’influence d’Orelsan se fait souvent sentir dans son dernier disque, mais le talent de ce garçon va finir par s’imposer.

Réjouissante mise en abyme d’un tube techno pop emblématique par le duo electro-punk-rap le plus talentueux du moment. Indispensable, au moins pour les cris orgasmiques de Jason Williamson. Il reste une bière?

Comme une suite du lymphatico-country soul Texas Sun qui nous avait séduit l’an dernier, la collaboration texane pousse le bouchon «cool» encore plus loin. Genre les Doobie Brothers qui en tapent cinq à Earth Wind & Fire.

Cas d’école. L’original est déjà sympatoche mais le pionnier de la house frenchy le transcende dans des volutes orientalisantes savamment troussées. Donc trahison ou sublimation? Match nul mon capitaine.