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Musique: on y croit

«Paradis d’or» : profession de Foé

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Le Toulousain a su prendre son temps pour un second album sous le signe du sentiment amoureux et de ses nuances.
«Paradis d’or», le second album de Foé, s’ancre dans une variété aussi classieuse que contemporaine. (DR)
publié le 30 octobre 2022 à 3h33

Des vents favorables avaient soufflé sur Îl, premier album touffu qui dévoilait un spectre large d’ambiances, papillonnant de contrée en contrée : trame dramatique de piano en cavale, hybridité dansante, lyrisme bastonneur ou emphatique. Une entrée en matière avenante et tempétueuse pour ce garçon délicieusement lunaire, naturellement récompensée dans la foulée par un ticket d’admission pour les Victoires de la musique 2019 (nommé dans la catégorie révélation album). La logique, c’est presque de coutume aujourd’hui concernant les nouveaux projets à belle visibilité, aurait voulu que Foé passe rapidement la seconde vitesse.

Plutôt que préserver l’acquis, et recommencer sagement ce qu’on attendait de lui, le jeune homme désormais âgé de vingt-cinq ans ne s’est plié à aucun diktat. Il est de ceux qui prennent le temps d’affiner leur travail, qui soignent autant l’écrin que l’ouvrage. Plus tout à fait le même, non plus, puisqu’il a quitté son repaire toulousain pour s’installer à la capitale et surtout resserré brillamment son terrain de jeu musical. Même si on est en présence d’un auteur-compositeur-interprète qui réinvente bien plus qu’il ne régurgite, Foé a profité de sa période d’absentéisme afin de rattraper ses lacunes en chanson française. Paradis d’or, titre de disque qu’on devine clin d’œil à Michel Berger, s’ancre dans une variété aussi classieuse que contemporaine, princière que mouvante, palpitante que crépitante.

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