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«Pavements», pavé de mornes intentions

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Le documentaire chaotique d’Alex Ross Perry sur le groupe Pavement, référence de l’indie rock US des années 90, étonne et réjouit, avant de sombrer dans une bouillie suffisante.
Le docu retrace l'histoire du groupe Pavement, figure du rock indépendant US des années 90. (Mubi)
publié le 15 juillet 2025 à 18h02

Ça avait commencé par une bande-annonce joyeusement imbitable, où il était difficile de comprendre dans quoi on s’embarquait – fiction, documentaire, collage expérimental, foutage de gueule intégral. Et Pavements a confirmé dès les premières images. Dans le film d’Alex Ross Perry, le faux se mélange au vrai, les archives (concerts, entretiens) se superposent à des reportages dans les coulisses d’une comédie musicale et d’un musée (tous deux authentiques, mais aux airs de parfaits canulars) et au tournage d’un biopic (bidon, lui, mais totalement crédible). Tous dédiés à l’œuvre de Pavement, vrai-faux «plus grand groupe du monde», figure du rock indépendant US des années 90, aux postures avachies et aux chansons abrasives jouées avec une attitude excessivement détachée. Un Sonic Youth branleur, biberonné à Captain Beefheart et The Fall, qui a marqué son temps avant de se séparer puis de revenir à deux reprises (en 2010 et 2022), acclamé par les anciens fidèles et une nouvelle génération de fans.

Pavements ressemble d’emblée au groupe, mené par le chanteur, guitariste et compositeur Stephen Malkmus : un film aux câbles apparents, plein de sarcasmes et de ratures, qui ne fait aucun effort pour s’appliquer. A un moment, on voit Pavement jouer l’un d