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Photo :  «Tokyo Jazz Joints», la note bleue et l’addition

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Le photographe nord-irlandais Philip Arneill, résident au Japon durant vingt ans, a sillonné le pays à la recherche des jazz kissa, ces cafés et bars qui vouent un culte à la musique jazz. Un beau livre rassemble ses photos.
Le Coltrane Coltrane, à Tosu, au Japon. (Editions Kehrer)
publié le 10 décembre 2023 à 7h09

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Milestone à Tokyo, Bird / 56 à Osaka, Coltrane Coltrane à Tosu, Billie’s Bar à Chiba, la toponymie des plus imagées suffit pour imaginer ce qu’il se trame dans ces cafés et bars japonais. C’est le sujet de ce livre de photos (129 images en couleurs sur un format 24 x 20 cm), un travail entamé en 2015 pour garder traces de ces espaces menacés par la gentrification qui ronge Tokyo, puis rapidement étendu à toute la péninsule qui regorge de ceux que l’on nomme jazz kissa. Ici un gros plan sur une devanture, là un tas de vinyles, plus loin un mur d’enceintes vintage, ou encore deux platines sur lesquelles un DJ aux cheveux gris pose une galette, le photographe nord-irlandais Philip Arneill, résident durant vingt ans au Japon, a visiblement pris le temps nécessaire pour témoigner de cette culture d’une musique élevée au rang de culte.

Des milliers de LP au bas mot

Tout amateur qui est allé au Japon a pratiqué ces espaces où le temps n’a pas de prise, tant cette matière noire aspire tous les désirs et délires. Ce que confirme le texte de l’Américain James Catchpole, qui dès 2007 initiait Tokyo Jazz Site, une plateforme elle aussi dédiée à ces temples de la note bleue. Il sera le partenaire du photographe dans de longues soirées, où le propriétaire de chaque jazz kissa