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Classique

Pierre Génisson et Mozart, bois dessus bois dessous

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Le clarinettiste français publie «Mozart 1791», un album de passeur, mettant en regard le plus fameux concerto jamais écrit pour son instrument avec des airs de «Così fan tutte» et de «la Clémence de Titus».
Pierre Génisson s'est essayé au piano, puis à l'orgue, avant de jeter son dévolu sur la clarinette. (Eric Dahan/Eric Dahan)
publié le 26 novembre 2023 à 13h55

Le cube de béton blanc, situé à dix minutes de voiture du centre de Cologne, vers lequel on se dirige avec le clarinettiste français Pierre Génisson, abrite le local de répétition du Concerto Köln. Fondé en 1985, cet orchestre, qui joue sur instruments d’époque, est spécialisé dans le répertoire des XVIIe et XVIIIe siècles et est notoirement associé aux opéras de Mozart gravés par René Jacobs, salués en leur temps dans ces colonnes. Tandis que les musiciens s’installent sous une forêt de micros, Génisson explique le concept du nouveau disque qu’il est en train d’enregistrer. Après avoir livré sa lecture du Quintette en la majeur, de Mozart, en 2017, il a choisi de mettre en regard son Concerto pour clarinette en la majeur, le plus célèbre à avoir jamais été écrit pour cet instrument, avec des airs d’opéra (Cosi Fan Tutte, la Clémence de Titus) également composés durant les derniers mois de sa vie. De Reginald Kell à Fabio Di Càsola en passant par Alfred Prince, Jack Brymer, Thea King et Martin Fröst, d’excellents interprètes ont livré des versions de référence de ce concerto mais, lorsque l’ingénieur du son et réalisateur artistique Maximilien Ciup donne le signal de départ au chef Jakob Lehman, on est tout de même impressionné par la pureté du timbre, la stabilité de l’intonation et la fluidité du jeu de Génisson qui a commandé au facteur d’instruments