En 2019, le label rock français Born Bad avait eu la bonne idée à travers une compilation d’exhumer quelques perles du répertoire luxuriant, mais trop méconnu de Pierre Vassiliu. La preuve de la reconnaissance du talent particulier d’un chanteur souvent cantonné à une image de sympathique rigolo dû au carton de Qui c’est lui là ? et à un début de carrière sous influence Boby Lapointe. Un artiste pourtant largement insaisissable et passionnant dont Universal sort enfin sur les plateformes de streaming six albums originaux parus à l’origine cher Barclay jusque-là indisponible. Il était temps, dix ans après sa disparation.
Depuis le virage légèrement désuet Amour, amitié (1970), Il faut absolument partir à la (re) découverte de Voyage (1975), merveille pop jazz psyché émouvante (le splendide Le vent souffle où il veut et quand il veut) et délirante ou encore de son disque homonyme de 1976, une œuvre sombre et délicate marquée par la séparation avec Marie, sa première épouse et amour de sa vie. Passionné par les musiques africaines et brésilienne, Vassiliu a donné sa version libre d’une chanson française, par moments carrément avant-gardiste, tournée vers le monde.