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Teufs

Plusieurs «free parties» interrompues par les forces de l’ordre

A Dijon, en Bretagne ou à Paris, plusieurs rassemblements festifs ont fait l’objet d’interventions des forces de l’ordre ce week-end du 1er mai. Certains ont débouché sur des affrontements et des arrestations.
Lors d'une manifestation à Nantes, le 16 janvier. A new March of Liberties took place on 16 January 2021 in Nantes, France at the call of the Loire-Atlantique intersyndicale (CGT, Solidaires, FO and FSU) and various collectives to demand the abolition of the Global Security Law known as the PLL, which is considered to be a liberticide. A group of party-goers joined the procession to denounce the repression suffered by the participants and organisers of the free party which took place in Lieuron on New Year's Eve 2021. (Photo by Estelle Ruiz/NurPhoto) (Photo by Estelle Ruiz / NurPhoto / NurPhoto via AFP) (Estelle Ruiz/NurPhoto / AFP)
publié le 2 mai 2021 à 17h57

Près de 400 personnes près de Dijon, plus de 500 «teufeurs» dans les Côtes-d’Armor, plusieurs dizaines à Paris. Signe, peut-être, d’un ras-le-bol de plus en plus généralisé à l’approche d’un déconfinement tant attendu, ce week-end du 1er mai a été particulièrement agité côté «free parties». A Couchey, près de Dijon, les gendarmes ont dû intervenir dans la nuit de samedi à dimanche afin de mettre un terme à une fête illégale dans un hangar désaffecté.

«Je condamne fermement cet événement qui est complètement irresponsable dans le cadre de la situation sanitaire du pays. Le moment n’est pas venu de baisser la garde», a déclaré le préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, Fabien Sudry. Interrogée par France Info, une participante venue du Gard a quant à elle avoué ne pas comprendre «que les flics matraquent et qu’ils fassent du mal aux gens gratuitement alors que nous n’embêtons personne».

140 gendarmes et un hélicoptère

Si la fête a continué dans la nuit, c’est aux alentours de 20 heures samedi soir que les autorités ont eu vent du rassemblement. «Très vite, un dispositif a été mis en place avec le déploiement de 140 gendarmes du département, de la Saône-et-Loire et de l’Yonne, ainsi que le soutien de dix policiers de la brigade anticriminalité de Dijon», a précisé le préfet. Un hélicoptère de la gendarmerie a également permis la surveillance des alentours. Ce déploiement a eu pour effet d’éviter que des groupes de «100 à 150 jeunes» supplémentaires ne se rendent sur les lieux, la majorité d’entre eux ayant rebroussé chemin à la vue des forces de l’ordre. D’autres ont tenté d’entrer sur le site avant d’être repoussés par «l’utilisation modérée de moyens lacrymogènes», selon la même source. La musique a été coupée dans la nuit, vers 2 heures, avec la saisie du matériel de sonorisation qui a été suivie de l’évacuation progressive du site. Deux personnes ont été interpellées à l’issue de la soirée, dont l’organisateur présumé. Les forces de l’ordre ont également procédé à 205 verbalisations pour «non-respect du couvre-feu».

A Paris, samedi soir, une tentative de rave a également échoué dans le quartier de Bercy, se soldant par trois interpellations, dont celle de l’organisatrice présumée pour mise en danger de la vie d’autrui, les deux autres pour outrage et rébellion. De source policière, hormis un «jet de bouteille», aucune violence envers les forces de l’ordre n’a été à déplorer. Trente-quatre verbalisations ont été dressées. «Ils feraient mieux de rester chez eux, qu’ils patientent encore un peu», a commenté ce dimanche le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, sur France Inter.

500 personnes verbalisées dans les Côtes-d’Armor

Plus tôt dans le week-end, dans la nuit de vendredi à samedi, une autre free party a rassemblé environ 500 personnes au Haut-Corlay (Côtes-d’Armor) avant l’intervention des forces de l’ordre. «Il n’y a plus personne sur place dimanche en fin de matinée», a indiqué la gendarmerie, quelques heures après le départ des derniers fêtards qui avaient décidé de dormir sur le site. Près de 330 infractions Covid, quatre infractions pour détention de stupéfiants et deux délits de conduite sous stupéfiants ont été relevés.

Aucun participant n’a été interpellé, mais du matériel a été saisi, explique France Info. Un dispositif de forces de l’ordre a été mis en place afin d’éviter que d’autres teufeurs ne rejoignent les autres sur place. Preuve de la motivation de certains participants, des plaques d’immatriculation de différents départements ont été relevées, jusqu’au Gers et dans les Pyrénées-Atlantiques.