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Porij, Kartell, Jarl Flamar, Ezra Collective... la playlist du cahier musique de «Libération»

Chaque week-end, la web radio de «Tsugi» accompagne le cahier musique de «Libération».
Porij. (Zak)
publié le 25 mai 2024 à 11h03

La découverte : Porij, english breakfast

La jeunesse anglaise n’en finit plus de redonner vie à son héritage bass music, et plus particulièrement drum’n’bass. C’est parfois simultanément actuel et patrimonial, comme Nia Archives l’a démontré il y a quelques semaines, mais aussi très pop, infiniment tendre et lumineux. C’est le sentiment qui subsiste à l’écoute de Teething, premier album du jeune groupe mancunien Porij. Cinq ans d’existence seulement, mais déjà une histoire singulière, entre mouvements de personnel et bouleversements intimes. Repéré en première partie de Metronomy ou de Coldplay, Porij est né en 2019 au prestigieux Royal Northern College of Music de Manchester, section musique populaire. Une poignée d’EP autoproduits plus tard, le batteur prend le large en 2022, suivi par le guitariste, parti fonder un duo avec sa moitié rencontrée sur Tinder.

Et voilà Scout Moore (voix et machines) – qui fera bientôt son coming-out binaire et adoptera le nom d’Eggy –, James Middleton (basse) et de nouveaux camarades de jeu aux commandes d’un projet indie-dance qui donne à l’expression bedroom producer un tout nouveau sens : ici chacun enregistre dans son coin ses parties, mises ensuite en commun, dans le cas de Teething, sous la houlette du producteur David Wrench. Une méthode particulière, où les idées et les influences s’entrechoquent et se fondent pour donner naissance, au choix, à de la drum vocalisée (Sweet Risk, Stranger), du 2 Step tournant au ralenti (Unpredictable), de la pop diaphane (Ghost) ou de la house sous stéroïdes (You Should Know Me). Et toujours la voix solaire d’Eggy, fil rouge de ces onze titres tellement british à la naïveté feinte.

Porij Teething (Pias)

La playlist

Kartell Quest feat. Poté

Collusion d’influences venues de l’électro, du R’n’B, du rock pour un résultat curieux et atypique dont on sent toute la portée. Enfin si écouté très fort à bord d’une décapotable sur une autoroute américaine. Y a plus qu’à.

Jarl Flamar Ayahuasca

Comment décoller de son fauteuil sans tomber dans les substances illicites. Une écoute de cette transe électronique très organique suffit à ouvrir tous vos chakras et on peut danser en prime. Étourdissant.

Ezra Collective Ajala

Hommage à un aventurier africain qui a entrepris un tour du monde en scooter, ce titre euphorique du quintet britannique, décolle tout cuivres dehors vers un new jazz hi-life de toute beauté.

Naive New Beaters Ye Kou Si Kuo

Libérez la piste, ils reviennent. Cette fois en compagnie des Béninoises du Star Feminine Band avec qui David Boring /Estéban et ses deux camarades ont enregistré cet efficace single d’afrobeat discoïsant qui fait du bien.

Christine Burning Sky

Le retour de l’électro cinématique percutante de ce fan de Stephen King et John Carpenter (vous avez le pseudo). Pratique si on a envie de se faire un film dans la tête, et pas forcément avec une voiture comme héroïne.