«Adopter une expression “poker face” pendant la prestation des artistes, se détacher de ses propres goûts, se mettre dans la peau d’un voyageur lambda.» Dans une salle sans cachet de la Maison de la RATP, située à proximité de la Gare de la Lyon, Stella Sainson briefe les cinq membres de son jury, essentiellement composés d’agents de l’établissement public. Contrairement à la directrice du label les Musiciens du métro qui mène les auditions avec une sensibilité maternelle depuis vingt-deux ans, ses collègues s’avèrent peu rompus à l’exercice. Hasard ou coïncidence, les premiers candidats à s’avancer, âgés dans la vingtaine, s’appellent Ligne 10. Le nom du groupe pourrait trahir une planification de carrière idéalement projetée par la voie du métro. A l’issue des deux chansons originales exécutées et d’une série de questions mêlées autour des présentations motivations, fin de l’incertitude : le quatuor pop-rock aux inclinaisons folk assurera qu’il s’agit là d’un clin d’œil à l’itinéraire Jussieu/Michel-Ange emprunté par les deux membres fondateurs pour être en mesure de se rejoindre. Ils diront aussi qu’ils ont un an d’existence dans cette configuration, qu’ils en
Tremplin 
Pour les musiciens, le métro est un autre underground
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Les musiciens qui se produisent dans le métro parisien doivent obtenir une autorisation sous peine d’amende. Simple lieu de répétition ou source de revenus, le réseau souterrain est, parfois, le tremplin d’une belle histoire.
Un guitariste face à l’œuvre de Geneviève Cadieux «la Voix lactée», au croisement des stations Saint-Augustin et Saint-Lazare, à Paris. Photo Victor Feillant (Victor Feillant/RATP)
Publié le 24/10/2025 à 16h01
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