Né de l’envie d’un documentaire sur le duo Bérurier noir difficile à faire parler d’une seule voix aujourd’hui, et de l’ouverture par France Télévisions d’une case dédié aux «rebelles», le film de Lionel Boisseau, récompensé par le prix 2023 du meilleur documentaire musical de la Sacem, a ensuite dérivé sur un questionnement existentialo-mélancolique : que reste-t-il des punks français ?

Glissant sur la première vague punk des années 70, en remarquant que, malgré quelques phénomènes comme Metal urbain ou les Olivensteins, «il n’a été enregistré à cette période que dix 45-tours et un album sorti plus tard», Punk is not vraiment dead ? ! s’attarde avec plus de tendresse sur la scène du rock alternatif des années 80, celle de Bérurier noir justement.

Sans chercher à faire le film enquête définitif sur cette période essentielle du rock français, Lionel Boisseau se concentre sur une poignée de sympathiques survivants de cette époque glorieuse, Masto ex-Lucrate Milk et saxophoniste qui accompagnait Bérurier noir, Mat Firehair, chanteur des Washington Dead Cats, ou le toujours truculent Roger des près (ex-Endimanchés), sans oublier quelques figures des coulisses comme René, qui filma en amateur éclairé les mythiques soirées de l’usine Pali-Kao, ou Jan Lou Janeir, l’animateur de Décibels sur FR3 Rennes, qui s’intéressa à cette scène avant toutes les autres chaînes. Outre sa riche documentation, le film a aussi le bon goût d’éviter la nostalgie pleurnicheuse. A regarder en famille pour expliquer aux enfants fans de rap d’où vient le pogo.