Menu
Libération
On y croit

«RE-201» : Molécule a la bougeotte

Article réservé aux abonnés
Loin de ses précédentes aventures en solitaire, le Français explore, avec quelques complices, le télescopage du reggae et d’une house aux accents French Touch.
Nouvel album, «RE-201», pour Molécule. (Goledzinowski)
publié le 8 octobre 2023 à 7h21

Passé à la postérité avec les albums 60°43′ Nord, enregistré à bord d’un chalutier au milieu des secousses de l’Atlantique Nord, -22,7 °C, conçu au Groenland, ou Tévennec, imaginé dans le phare de l’îlot du même nom, perdu entre la pointe du Raz et l’île de Sein, Romain De la Haye-Sérafini, alias Molécule, a toujours eu pour habitude d’enregistrer en solitaire dans des conditions extrêmes, pour mieux «se connecter aux éléments». Mais pour RE-201, son dixième album, le Français s’est embarqué, de son propre aveu, dans un projet à l’encontre de ses dogmes. Oubliés – pour l’instant ? – la dub techno sous influence berlinoise gorgée de field recordings et l’ambient menaçant, place aux productions moins cérébrales, instinctives même, faites de rencontres avec des invités vocaux et de groove chaleureux.

Etonnant voyageur, Molécule s’autorise sur RE-201 (du nom d’une machine mythique utilisée dans le dub jamaïcain) un télescopage des styles et un double hommage musical, au reggae qui a bercé son adolescence d’un côté et à la house filtrée période French Touch de l’autre. Sur le papier, l’exercice s’annonçait délicat. Mais plus qu’un simple hommage basé sur les codes de la French Touch, l’album offre avec intelligence une seconde jeunesse à un genre que l’on pensait définitivement appartenir à l’histoire musicale de la fin du XXe siècle. Doit-on y voir la main de Boom Bass, Etienne de Crécy et DJ Falcon, présents chacun sur un titre, ou simpl