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Crépuscule

Avec la réédition de son dernier album, Lou Reed on the «Meditation» side

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«Hudson River Wind Meditations» laisse découvrir les compositions qui accompagnaient les séances de méditation de Lou Reed, tout en synthétiseur, sifflements du vent et gong. Et rouvre une fenêtre sur les dernières années de sa vie, émouvantes et méconnues.
Lou Reed en 2002. (Julian Schnabel)
publié le 7 janvier 2024 à 10h00

D’après Eddie Stern, professeur de yoga à New York, c’est Lou Reed lui-même qui souhaitait s’entraîner et méditer en musique. «Je pratique la méditation en silence et je ne recommande pas en principe d’écouter de la musique en méditant. Mais je tolérais la musique pour Lou. Quand il ne souhaitait pas en écouter, il l’éteignait», se souvient le yogi américain dans les notes de pochette de la réédition de Hudson River Wind Meditations, le dernier disque publié par Reed de son vivant. Chaque mardi – le seul jour où le chanteur ne pratiquait pas avec Laurie Anderson le tai-chi, sa passion –, Stern rendait visite à l’artiste dans l’appartement du couple au bout du West Village de New York, pour une séance à domicile, établie selon son désir du jour : «Je veux m’étirer ici, là, et là», «méditation et respiration», «qu’est-ce que tu proposes pour me démonter l’abdomen ?» Et Lou Reed glissait dans la platine les maquettes de Hudson River Wind Meditations, ses propres compositions pour synthétiseur Minimoog Voyager, sifflements du vent et gong.

«Les sons sont l’inexplicable»

De manière appropriée, la séance se déroulait devant les fenêtres du séjour, avec leur vue imprenable sur le fleuve qui les avait inspirées, l’Hudson. «Si vous ne [l’avez] vu qu’en photo ou dans des films, impossible de vous figurer à quel point ce fleuve est beau, note Eddie Stern dans son texte Floating Down the Hudson with Lou. S’écoulant sur plus de 500 kilomètres, il est modeste à son amont, com