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Rock: comment on ne devient pas star

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[Il était une fois dans «Libé»] L’histoire affligeante d’un groupe de ska inédit : Rascal Poupon.
par BAYON
publié le 22 avril 2021 à 10h22

Cet article a été initialement publié dans Libé le 22 avril 1980.

Le rock a ses poètes maudits, ses fonctionnaires obscurs, ses incompris aussi. Ils sont des mille et des cents qui poursuivent leur rêve de fast swing et de scènes éblouies comme un dernier idéal dans une ville à la dérive. Ils sont chanteurs (teuses), ska, rock, mods, plus ou moins fanatiques. Et plus ou moins lucides. Avec, bien sûr, plus ou moins de talent. Parfois, on comprend vraiment qu’ils « n’y arrivent pas ». Et parfois, on se prend à penser, avec l’un de ces groupes condamnés à l’obscurité, qu’effectivement, « quelque chose, au fond, ne tourne pas vraiment rond ». Rascal Poupon a réalisé une maquette avec amour, passion et humour. Une cassette de qualité qui persiste pourtant à rester confidentielle. Pourquoi ? On ne sait pas.

Rascal Poupon fait une musique simple, lisible, qui serait aisément vendable. Une musique de « variétés » sans risques. Si tant d’autres peuvent, pourquoi pas eux ?… Pour une fois, au lieu d’attendre qu’un producteur les fasse vivre, il fallait les laisser raconter « leur truc ». Pour une parcelle de gloire :

Rascal Poupon, pourquoi ce nom ?

Rascal Poupon : C’est une parodie. La parodie du nom d’un copain. C’est un ringard. LE ringard. Rascal Poupon c’est M. Cul-entre-deux-chaises. Il donne son ton à notre groupe. Rascal Poupon est un pauvre du 16e. Mi-intégré mi-paumé. Peureux. Un vrai ringard.

Libé : Pourquoi ces paroles sarcastiques ? Pourquoi en anglais ?

Rascal P. : C’