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Interview

Sara Curruchich : «Au Guatemala, la mobilisation du monde indigène est sans précédent»

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Alors que le système judiciaire tente d’invalider l’élection de Bernardo Arévalo, la chanteuse et militante kaqchikel revient sur le rôle des communautés indigènes, qui se sont fédérées pour la défense du président progressiste.
La chanteuse et militante Sara Curruchich, à Paris, en 2022. (Laura Stevens/Libération)
publié le 26 décembre 2023 à 18h57

En dix ans, deux albums et de nombreuses tournées (1), Sara Curruchich est devenue l’une des artistes les plus populaires de son pays, le Guatemala (18 millions d’habitants). Née en 1993, elle est issue du peuple kaqchikel, une des composantes de la mosaïque maya d’Amérique centrale. Ses chansons, en espagnol ou en kaqchikel, l’une des 23 langues indigènes officiellement reconnues, témoignent de ses combats aux côtés des femmes et des communautés autochtones.

Pour tous les Guatémaltèques, 2023 a été une année d’espoir, avec l’élection surprise d’un président progressiste décidé à combattre la corruption, mais aussi de craintes tant le «pacte des corrompus», nom donné à l’alliance d’intérêts entre le patronat, le monde politique et l’armée, s’acharne à empêcher l’accès au pouvoir de Bernardo Arévalo, qui doit prêter serment le 14 janvier. La société civile est fortement mobilisée depuis le 2 octobre pour défendre la légitimité des urnes face aux attaques menées par le ministère public (le sommet du pouvoir judiciaire), aux ordres du gouvernement de