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Musique

Senny Camara, branchée sur kora alternative

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A l’affiche du festival Détours de Babel, dans l’Isère, la chanteuse et musicienne revisite la kora, instrument à cordes originaire d’Afrique de l’Ouest et traditionnellement réservé aux hommes.
Senny Camara a appris la kora au conservatoire de Dakar, d’où elle est originaire. (Joel Pickford)
publié le 1er avril 2024 à 17h17

Elle nous reçoit dans son salon de musique, non loin de la basilique de Saint-Denis. Pas de grand orgue chez elle, mais deux koras trônent à côté d’une harpe et d’une guitare. Senny Camara a la fibre pour les cordes sensibles, celles de sa voix comme celles des instruments qu’elle caresse de ses doigts. Pour les Détours de Babel, où elle s’apprête à partir pour une série de concerts décentralisés en milieu rural, elle embarquera juste ses deux koras, «une accordée en mineur, l’autre en majeur, cet instrument étant très sensible». Comme lors de sa première venue en 2022 au festival isérois, elle s’y produira en solo. «C’est tout ce que j’aime, des moments de partage avec le public. Seule, je suis plus libre, je peux fermer les yeux et voyager. Selon les lieux, la musique vibre différemment. Ce ne peut pas être qu’une formule cartésienne, il faut se laisser porter par le moment, que l’inspiration guide l’improvisation.»

Cette fois, la native de Dakar va se retrouver dans des espaces hors cadre, à commencer par le CHU de Grenoble, pour un moment de musique ouvert à tous, avant de finir par un récital au Musée archéologique du lac de Paladru. Soit des concerts qui favorisent l’échange, à l’image de la programmation de ce festival singulier. «Senny résume bien ce qui nous anime, c’est-à-dire des musiciens qui ont des identités fortes, en lien avec des traditions très ancrées de par leur histoire, mais qui sont aussi dans une démarche de création à partir de ces pa