Presque trois ans qu’il tourne sans relâche et qu’il se passe de musiciens sur scène. Peu importe le terrain de jeu, la capacité à taille humaine de la Maroquinerie ou plus récemment le gigantisme du festival Paléo à Nyon, Aime Simone n’a jamais rien changé à sa conception du live. Le Franco-Norvégien, envoyé sur orbite avec Shining Light (chanson matraquée pour une pub d’une célèbre enseigne spécialisée dans l’habitat) et qui qualifie lui-même sa musique de post-pop, se montre totalement intransigeant sur la question : «C’est une conviction que j’ai depuis le départ. Je n’aime pas du tout les musiciens sur scène et encore moins les artistes qui s’en entourent alors que ces derniers n’ont pas participé à l’écriture des morceaux. Il y a là un aspect artificiel qui me déplaît vraiment.» Préférant l’effort individuel au collectif factice, Aime Simone est loin de figurer comme un cas isolé. Se produire seul en se reposant seulement sur des bandes préenregistrées semble entériner une nouvelle approche de l’expérience du concert.
Enjeux économiques ? Evidemment s’il s’agit d’un profil d’artiste en développement et dont l’impact populaire encore modeste ne lui permet pas d’emmener sur les routes un attirail de forces vives. Mais cette tendance à l’effacement des musiciens au profit des logiciels