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Shay : «Il y a quelque chose de puissant quand tu fais de l’ego trip»

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La rappeuse belge sort «Pourvu qu’il pleuve». Le troisième album d’une impeccable discographie, nourrie par son énergie débordante. Rencontre avec une icône francophone du genre.
«Quand on est arrivés avec ”Jolie Garce“ en 2016, c’était brouillon parce qu’on avait des connaissances en rien.» (SweeriousLee)
publié le 18 janvier 2024 à 17h09

Alors que la rappeuse Missy Elliott, qui a ouvert la voie à une multitude d’héritières sur le continent américain, atteindra cette année l’âge canonique de 53 ans, comment se portent les effectifs féminins du rap francophone ? «Koussi koussa» dirait Kalash : si les modes et sous-genres, trap, cloud, drill, jersey, plugg et autres, traversent l’Atlantique à grande vitesse, la diversification des voix ne progresse ici que très lentement. L’appel d’air provoqué il y a une dizaine d’années par Nicki Minaj dans le paysage américain ne nous est arrivé que sous forme de brise légère et si Chilla, Meryl ou Lala &ce enrichissent le langage rap de façon enthousiasmante depuis quelques années, elles sont encore très loin de la notoriété de leurs collègues masculins. Le top des 200 albums les plus vendus en 2023 publié par le Snep la semaine dernière est à ce titre effrayant : parmi tous les rappeurs qui pullulent dans ce classement, pas une seule femme. Pas. Une. Seule.

Heureusement, il y a Shay. Révélée en 2011 par Booba alors qu’elle n’a que 19 ans, la Belge a depuis transformé ce coup de poker en carrière solide, ne sortant que très parcimonieusement des albums entre lesquels a lieu, à chaque fois, un bond en avant tant dans son écrit