Une histoire qui remonte à loin. Enfin, assez loin. En 2003, alors moitié du piquant duo électronico minimal français aux idées larges dOP, le chercheur sonore Damien Vandesande rencontre, au Mali, le griot Sibiri Samake. Ensemble, ils enregistrent le magnifique titre Foly paru en 2008. A cette occasion Damien noue également des liens avec le fils de la légende malienne, à la fois chasseur et chanteur, Boubacar Samake, qui se matérialisent aujourd’hui avec ce projet Siraba, rencontre incandescente entre l’électronique et les sons traditionnels du Wassoulou, région qui se trouve entre trois pays, le Mali, la Côte d’Ivoire et la Guinée, et qui donna son nom à un empire à la fin du XIXe siècle.

Une imbrication dans un territoire, essentiel pour comprendre la portée de leur premier album, pont fraternel et spirituel jeté entre les deux univers. Accueilli par le réputé Anglais Damian Lazarus sur son label Secret Teachings, le duo se livre à un échange d’une grande ingéniosité sur ces dix titres où chacun semble collaborer à parts égales dans une fusion propice aux étincelles. En témoignent le cinématique Dounouya, le plus enlevé Nase, somptueuse bombe dancefloor, ou le très original Djanjô et son envolée de sax à décrocher les étoiles. A l’égal des passionnantes explorations passées afro-house de St Germain ou afro-dub de l’Allemand Mark Ernestus, Damien et Boubacar tissent des liens musicaux essentiels pour le rapprochement des âmes, d’où qu’elles viennent.

Entre ses NFT’s et son métavers, on avait un peu perdu musicalement l’estimé producteur et DJ. Ce nouveau titre emballant et soulful le voit revenir dans une veine tubesque qui devrait garantir un hiver dansant. On l’espère.

Dédié au talentueux photographe disparu accidentellement l’an dernier, Olivier Metzger, le chanteur marseillais livre à la mémoire de son ami, une partition sensible aux accents par instants de William Sheller. Frissons.

Moitié du duo belge Balthazar, Marteen Devoldere se réinvente, solo, en une sorte de crooner pop langoureux et dévergondé que l’on verrait bien œuvrer dans un piano-bar un peu défraîchi. C’est très réussi.

L’Américaine Rahill avait séduit avec son premier album de soul-pop délicieusement passéiste. Avec ce remix hip-hopisant du boss de Stones Throw, elle enfonce le clou et nous ramène au temps des 90s. Nostalgie.

Les Australiens ont le vent en poupe. Après les Parcels qui redécouvrent le club, au tour de Mildlife de tomber dans le disco cosmique. Un titre un poil démonstratif et chargé, mais tellement solaire qu’on succombe.