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Financements

Spotify ferme le robinet au Printemps de Bourges et aux Francofolies en réponse à la taxe streaming

En réponse à l’annonce de la taxe streaming par le ministère de la Culture, l’entreprise suédoise va retirer ses soutiens financiers des deux événements culturels. «D’autres mesures suivront», menace Spotify.
La plateforme suédoise sera soumise à une taxe sur son chiffre d'affaire français dès 2024. (Brendan McDermid/REUTERS)
publié le 20 décembre 2023 à 18h00

La riposte n’a pas tardé à se faire sentir. La plateforme de streaming Spotify a annoncé ce mercredi 20 décembre mettre fin à son soutien financier aux festivals français des Francofolies de la Rochelle et du Printemps de Bourges, et ce dès 2024. Une réponse nette à l’annonce de la «taxe streaming» par le ministère de la Culture seulement une semaine plus tôt.

Ce soutien n’était pas que financier, fini aussi les aides «sur le terrain en faveur d’artistes émergents (le Chantier des Francofolies et les iNOUïs du Printemps de Bourges)», dit Spotify France dans son communiqué, sans donner de sommes pour autant, ni nommer les infrastructures en place. De leur côté, les deux festivals ne souhaitent pas commenter la décision prise par le géant suédois autrement que par un simple «c’est leur décision et nous la respectons».

Pour la suite, Spotify finit son communiqué par un énigmatique «d’autres annonces suivront en 2024». La plateforme s’opposait dès le début à cette mesure, dénonçant, comme ses confrères Deezer et Apple Music, un «impôt sur la production». Associé à ces deux entreprises, ainsi qu’à Meta, Spotify, YouTube et TikTok, Spotify plaidait plutôt pour une contribution volontaire, affirmant encore le 13 décembre dans un communiqué commun qu’ils avaient trouvé un accord pour mobiliser «plus de 14 millions d’euros» en 2025.

La perspective d’une taxe leur était en effet déjà connue, puisqu’elle avait déjà été défendue par Emmanuel Macron le 21 juin dernier, à l’occasion de la Fête de la musique. Son gouvernement a notamment pour objectif de financer le Centre national de la musique (CNM), pour lequel les plateformes de streaming – par abonnement ou gratuites – réalisant un chiffre d’affaires de plus de 20 millions d’euros seront imposées dès 2024 à un taux de «1,2 % de leur chiffre d’affaires réalisé en France», avait annoncé le ministère de la Culture. Revenu prévu : quinze millions d’euros