Pour réaliser la pochette − un peu kitsch il faut dire − de son premier album où un cheval blanc trottine à travers une porte sur fond de coucher de soleil pourpre, Franck Lada avoue avoir utilisé le logiciel Midjourney qui génère des images grâce à l’IA. Les références qu’il a fournies à la machine révèlent son univers : Primal Scream Screamadelica, Tame Impala Currents, Talk Talk It’s My Life, Neil Young On the Beach, Air 10 0000Hz Legend, et le directeur artistique Neil Krug, collaborateur de The Weeknd ou Lana del Rey.

Même si on y retrouve énormément d’influences pop et indie dance des années 90 et 2000, principalement anglaise, l’album Cavalier Solaire n’a, lui, rien d’artificiel. On y entend le talent (pour la mélodie et les arrangements) mais aussi la candeur d’un amoureux de musique et de production qui fantasme depuis longtemps ce premier album autoproduit chez lui à Bordeaux. C’est à 15 ans (il en a 33) qu’a débuté son apprentissage avec d’innombrables groupes éphémères au lycée, à la fac puis en Angleterre où il passe sept ans entre «un groupe garage punk» et des DJ set «en première partie de concerts et en soirées pour le nouvel an».

De retour à Bordeaux, Franck Lada devient St Franck pour s’attaquer à ce chouette premier album, à la fois solaire et par moments discrètement mélancolique, à ranger quelque part entre Pale Fountains, Saint Etienne, Air et Andrew Weatherall. Des références aussi pop qu’electro pour un garçon qui affiche volontiers son goût des machines : «Les batteries sont des breakbeats enregistrés en mono sur bande magnétique et doublés avec de la Drumtrack, 808, 707, C78, car je voulais me rapprocher de Tame Impala et d’un petit côté Todd Rundgren ou Mac DeMarco». Heureusement, son disque s’écoute agréablement sans mode d’emploi.

Un mélange jouissif entre Dinosaur JR, les Stones des années 70 et Neil Young, par un guitariste américain issu de l’indie-rock. Amateurs d’électricité, ce titre et l’album, enregistré live, qui va avec, est pour vous.

Cet excellent duo genevois revient avec un mantra décroissant, «se contenter de moins, se perdre dans les bois, s’il y en a», répété sur une boucle hypnotique de néo-krautrock teinté d’électronique. Obsédant.

Cette jeune chanteuse nous avait habitués à rendre mélodiques les dissonances. Elle explore cette fois une veine plus girlie pop, avec cette ode naïve mais imparable aux étincelles de l’amour naissant.

Cette possible révélation des prochaines Trans Musicales signe un second titre renversant. Bousculé par cette puissante voix androgyne plaquée furieusement sur des fracas de guitares. Très surprenant.

Grondements électroniques et balancement reggaeton signent le retour de la chanteuse. Un coup de poing féministe, rageur et sensuel, en hommage à toutes celles qui s’écartent des sentiers battus. Et ça, elle connaît.