«Je suis conscient que pour beaucoup, une réduction de cette ampleur peut paraître surprenante compte tenu du récent rapport positif sur les bénéfices et de nos performances.» L’annonce, fracassante, est contenue dans cette lettre signée du directeur général de Spotify, Daniel Ek, envoyée aux employés du géant du streaming musical. C’est par ce biais que le numéro 1 mondial des plateformes audio annonce ce lundi 4 décembre une réduction de ses effectifs d’«environ 17 %», soit quelque 1 500 personnes.
Alors que ses effectifs avaient triplé en cinq ans, pour atteindre 9 800 personnes à l’été 2022, le groupe suédois a commencé à licencier l’hiver dernier comme pour les géants d’Internet et de la technologie, notamment Amazon, Meta et Microsoft, Google. En janvier, Amazon, géant du commerce en ligne, avait notamment annoncé qu’il allait supprimer plus de 18 000 postes et la maison mère de Google, Alphabet, environ 12 000 postes.
Pour Spotify, il s’agit de la troisième vague de réduction d’effectifs en moins d’un an puisque en janvier 2023, Spotify avait supprimé 600 postes et 200 autres en juin dans sa division podcasts. «Avec le recul, j’ai été trop ambitieux en investissant plus vite que notre croissance de chiffre d’affaires», justifiait alors Daniel Ek, le cofondateur et patron suédois de Spotify.
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Cette fois, selon le patron du groupe coté à New York, cette réduction massive d’effectifs vise à diminuer les coûts dans un contexte de ralentissement «spectaculaire» de la croissance économique. Ces licenciements doivent permettre d’«aligner Spotify sur nos objectifs futurs et [de] s’assurer que nous sommes bien dimensionnés pour les défis à venir», écrit-il dans son courrier.
Depuis sa création, la plateforme n’a jamais affiché de bénéfice net sur l’ensemble de l’année et ne réalise qu’occasionnellement des bénéfices trimestriels, malgré son succès sur le marché de la musique en ligne. Mais au troisième trimestre, le groupe a dégagé un rare bénéfice d’exploitation grâce à une hausse de 26 % du nombre de ses utilisateurs actifs, et un bénéfice net de 65 millions d’euros.
En 2020 et 2021, l’entreprise «a profité de l’opportunité offerte par un capital à moindre coût et a investi de manière significative dans l’expansion de l’équipe, l’amélioration du contenu, le marketing et les nouveaux marchés verticaux». «Nous nous trouvons aujourd’hui dans un environnement très différent. Et malgré nos efforts pour réduire les coûts l’année dernière, notre structure de coûts pour atteindre nos objectifs est encore trop importante», ajoute-t-il.
Spotify n’a cessé d’investir depuis son lancement pour alimenter sa croissance en s’implantant sur de nouveaux marchés puis en proposant des contenus exclusifs, tels que des podcasts, dans lesquels elle a investi plus de 1 milliard de dollars.
Mise à jour à 10 h 48 avec les précisions sur la troisième vague de réduction d’effectifs et sur les licenciements qui touchent le monde de la tech depuis le début de l’année 2023.