Menu
Libération
Album

«Struggler» de Genesis Owusu, le métamorphe ose

Article réservé aux abonnés
L’Australien revient deux ans après son premier album. Monstre de maîtrise, l’artiste de 25 ans a cette fois composé ses titres seul, signant un disque à la beauté euphorique et désespérée.
En juillet 2022. Genesis Owusu enchaîne les récompenses en Australie. (BARTOLOMEO CELESTINO/Bec Parsons)
publié le 13 novembre 2023 à 21h03

On l’avait quitté beau, fou, brutal et bancal, personnage d’on ne sait quel théâtre, quelque part entre André 3 000, Jim Carrey et Johnny Rotten, auteur en 2021 d’un album insaisissable – Smiling With No Teeth – où se télescopaient new wave, r’n’b et hard funk princier. On le retrouve beau, fou, brutal mais plus du tout bancal – au contraire, solide, fluide, monstre de maîtrise aux mouvements précis et imparables. Avec son deuxième album, Struggler, l’Australien Genesis Owusu est passé cette année du roquet à la panthère, du 100 mètres haies à la gymnastique sur poutre. «Quand je compare mes deux albums, j’ai l’impression de regarder des photos de moi, nous explique-t-il au téléphone. Smiling With No Teeth, c’est moi à l’école primaire, frais, naïf, innocent. Avec Struggler, on est quelques années plus tard, après la puberté. Ce qu’il s’est passé entre les deux ? Un genre de crise existentielle.»

Car si Genesis Owusu est encore un nom relativement confidentiel ici, ce n’est plus le cas en Australie, où ce jeune homme de 25 ans aux manières à la fois athlétiques et androgynes enchaîne les récompenses – pas moins de quatre en 2021 aux ARIA Awards, équivalent océanique des Victoires de la musique, dont celle d’album de l’année pour Smiling With No Teeth – et s’est vu, il y a quelques mois, monter sur scène avec l’orchestre symphonique de Sydney. Un succès qui l’a pris de court et passablement désorienté : «Quand j’ai dû réfléchir à la