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Super Bowl 2026 : la superstar portoricaine Bad Bunny, très critique envers Trump, choisie par la NFL pour se produire à la mi-temps

L’artiste, originaire de Porto Rico, île rattachée au territoire des Etats-Unis, assurera le très médiatique show de la finale du championnat de football américain en février, après une tournée mondiale qui ne passera par les Etats-Unis.

Le chanteur portoricain Bad Bunny lors de sa tournée «Most Wanted Tour» au Kaseya Center à Miami, le 24 mai 2024. (Eva Marie Uzcategui/AFP)
Publié le 29/09/2025 à 12h13

Après Madonna, Michael Jackson ou encore les Rolling Stones, et après Kendrick Lamar l’année dernière, c’est au tour de Bad Bunny de se produire pour le plus grand spectacle annuel des Etats-Unis. Le choix de la National Football League (NFL) a été révélé dimanche 28 septembre, avant confirmation par l’artiste portoricain sur son compte Instagram.

«En tant qu’artiste parmi les plus influents et les plus écoutés au monde, sa capacité unique à faire le pont entre les genres, les langues et les publics fait de lui un choix naturel et passionnant pour se produire sur la scène de la mi-temps du Super Bowl», a déclaré le vice-président de la NFL, Jon Barker.

De son côté, l’artiste de 31 ans, lauréat de trois Grammy Awards et figurant au palmarès des artistes hispanophones les plus écoutés du monde, a révélé son émotion dans un communiqué publié par l’organisation. «Ce que je ressens va au-delà de ma personne, a-t-il déclaré. C’est pour mon peuple, ma culture et notre histoire.»

Un engagement contre la politique de l’administration Trump

De son vrai nom Benito Antonio Martinez Ocasio, l’artiste produit une musique teintée d’un engagement politique, notamment sur le sujet de Porto Rico, son île natale, rattachée au territoire des Etats-Unis. Son dernier album, «DeBÍ TiRAR MáS FOToS» («j’aurais dû faire plus de photos»), véritable déclaration d’amour à Porto Rico dans lequel il renouait avec des genres comme la plena ou la salsa, a aussi été l’occasion pour Bad Bunny de mentionner le statut de l’île, son contrôle par l’impérialisme américain, ainsi que l’immigration portoricaine.

Dans son dernier clip, Nuevayol, l’artiste critiquait d’ailleurs explicitement la politique migratoire de Donald Trump, mettant en scène un faux discours politique du président américain à la radio qui s’excuserait auprès de «tous les immigrés des Etats-Unis».

L’artiste, qui a entamé une série de concerts baptisée «No Me Quiero Ir De Aqui» («Je ne veux pas partir d’ici»), a tenu à se produire en premier lieu dans son île natale. Il vient de terminer dans la capitale portoricaine, San Juan. La tournée a pour l’heure attiré plus d’un demi-million de spectateurs.

Un choix lourd de sens

En novembre, il doit commencer une tournée mondiale qui passera par l’Amérique latine, l’Australie et l’Europe, mais pas par les Etats-Unis. Une décision due à son inquiétude face au climat politique américain. Citant la politique d’expulsion massive des Latinos par l’administration Trump, il a précisé que son choix n’était pas motivé par «la haine», mais par ses craintes face au risque de descentes de la police de l’immigration (ICE) à la sortie de ses concerts.

Son passage le 8 février dans la baie de San Francisco pour le traditionnel «halftime show» du Super Bowl, qui rassemble des dizaines de millions de téléspectateurs, est un choix lourd de sens. Avant l’annonce de dimanche, de nombreuses spéculations mentionnaient Taylor Swift, qui avait soutenu Kamala Harris face à Donald Trump lors de la dernière présidentielle.

Justifiant le choix de Bad Bunny, Jon Barker a salué ses «performances dynamiques, sa vision créative et sa connexion profonde avec les fans» qui «offriront le genre d’expérience inoubliable que nous attendons de ce moment culturel emblématique.»