Chez Garrett Floyd, tout est un peu trop lisse. La vaguelette millimétrée de ses cheveux ne laisse pas une mèche rebiquer. L’étincelle de son sourire persiste sans vaciller. Aucun pli ne ruine sa chemise. Le vingtenaire, président ambitieux des jeunes républicains de Nashville (Tennessee), transpire l’assurance. En ce mardi 5 mars, les membres de son parti enchaînent les bières en attendant les résultats du Super Tuesday. Immigration, sécurité, économie… Le fervent supporteur de Donald Trump saute de sujet en sujet, mitraillant des réponses toujours plus polissées à la presse. Cette façade dénuée d’aspérité, seul un nom vient la cabosser : celui de Taylor Swift.
«Par ici, tous les gens qui ont été au lycée avec elle disent que c’était une mégère», vocifère-t-il. Son sourire politicien a laissé place à un rictus amer : «Je ne vois pas comment je pourrais apprécier une artiste qui gagne de l’argent en traînant ses ex dans la boue.» Garrett Floyd est loin d’être le seul républicain défrisé par la chanteuse à la frange blonde, qui sort un nouvel album le 19 avril. Au contraire. En février, sa simple présence au Super Bowl – où son petit ami, le footballeur américain