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Dans les bacs

Surgeon : «Ma musique n’est pas que de la techno, elle est à l’intérieur d’un monde infini»

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Le Britannique Anthony Child, alias Surgeon, signe le saisissant «Shell~Wave», méditation personnelle sur la techno, empreinte du souvenir de son père décédé.
Anthony Child, 54 ans, a sorti sous le nom de Surgeon des dizaines d'albums. (Cathrin Queins)
publié le 6 mai 2025 à 4h00

Voici 30 ans qu’Anthony Child nous force à nous poser la question. Techno ou pas techno ? Techno bien sûr dès la première mesure de presque n’importe quel morceau parmi les centaines que le Britannique a sorti sous le nom de Surgeon depuis 1992 – des dizaines de maxis sur les cultes Downwards, Blueprint, Tresor ou ses propres labels Counterbalance et Dynamic Tension, et dix albums dont une bonne moitié devenue des monuments de la techno brutale, dissonante et abstruse dont la ville de Birmingham est devenue un épicentre à la faveur de sa musique et de celle de son frère de rythmes Karl O’Connor, alias Regis.

Mais aussi, pas techno, ou plutôt, pas vraiment, ou encore, tellement plus. Souvenir précis de Force + Form en 1999, empilement de martèlements industriels sans fin perturbés d’ambiances presque absurdes et de grains aux consistances étranges partout dans les engrenages ; ou de The Crawling Frog Is Torn and Smiles, rareté égarée sur une face B de vinyle en 2010 développant autour d’une seule note de son électronique dans son plus simple appareil synthétique, bip de cardioscope à l’os, le funk machinique le plus ingénieux de la création ; encore en 2025, sur le terrible Soul Fire, pièce de résistance du nouveau Shell~Wave, une grosse caisse trop pressée, deux notes instables qui prennent feu dans un delay qui prend la tête jusqu’à l’assommer.

La techno est là, ô combien, mais aussi son envers, soit tout le reste de la musique, le rock psychédéliq