C’était le 15 juin 2023, au Duc des Lombards. Sylvain Luc fêtait la sortie de son nouveau disque, Simple Song. Un magnifique solo qui parcourait un vaste répertoire, de Chick Corea à George Harrison, en passant par Carole King, Bill Evans, Tony Murena, João Gilberto et Pierre Perret. Cet album de chevet résumait tout ce qui qualifiait cet homme, humilité non feinte et amour de la diversité. Musicien jusqu’au bout des doigts.
«La musique se joue, la musique se vit. La musique est un partage, elle ne doit pas partager les gens.» En quelques mots, celui qui pouvait se montrer autrement plus prolixe sur le manche aura su résumer ce qui fondait sa pensée. Né en 1965 à Bayonne, grandi auprès de deux frères musiciens, l’accordéoniste Gérard et le batteur Serge, le prodige de la guitare va garder de ses vertes années un goût pour l’échange et une curiosité sans limites, lui qui en pinça pour toutes les cordes, violon, violoncelle et basse. C’est ainsi que depuis toujours, ou presque, Sylvain Luc avait choisi de ne pas choisir, d’aimer tout autant Frank Zappa que Baden Powell, le bal musette que le jazz esthète.
Larges registres
C’est aussi pourquoi dès son arrivée à Paris en 1988, il avait su multiplier les pistes, jouant aussi bien avec Georges Moustaki que Richard Galliano, avec lequel il entretiendra une complicité sur plusieurs décennies, devenant vite l’une des références en la manière. De Michel Legrand à Françoise Hardy, de Jean Guidoni à Lokua Kanza, la liste est longue de ceux q