Il débarque aux portes de l’automne, pourtant la météo du nouvel album des Français de Tahiti 80 est radieuse jusqu’à l’insolence. De Every Little Thing, morceau d’accueil galvanisant, jusqu’à Vertigo, final quasi dancefloor, ce sont encore douze bonnes raisons d’accorder toute l’attention et l’enthousiasme qu’il mérite à ce groupe légèrement sous-coté, mieux considéré sous d’autres fuseaux horaires (Amérique, Asie) qu’à domicile, dont l’endurance sans accroc et la constitution d’un modèle d’autogestion viable ont toutefois épargné de l’usure et du découragement. La sortie de Hello Hello, dixième chapitre d’une discographie qu’envieraient bien des cadors essoufflés de la pop internationale, célèbre peu ou prou les Trente Glorieuses de ce groupe formé à Rouen, dont les premières maquettes remontent à 1993-1994. A l’époque, l’indie rock est une religion de l’ombre qui s’est vu percutée sur deux fronts contraires par le grunge et la Britpop, encourageant ses ouailles de toutes obédiences à croire au destin. A Rouen, il y a beaucoup d’églises mais une chapelle rock principale, celle des Dogs et de ses dévots rigoristes qui entretiennent le culte des boots pointues et des Flamin’Groovies depuis les années 70.
Avec leur pop bricolée de premiers communiants, Xavier Boyer, Pedro Resende et Médéric Gontier, noyau fondateur de Tahiti 80, regardent ça comme