La découverte : Tatyana Jane, le souffle de l’aventure
Un cœur qui balance, comme un métronome, entre Douala et Paris. Mais toujours guidé par la même force créative folle, faite de brassage des cultures et de transformations. DJ et productrice, Tatyana Jane a grandi au Cameroun puis dans le sud de la France. Et elle y a puisé tout l’héritage musical dont elle avait besoin pour sortir fin septembre son premier EP Clavaria Formosa (du nom d’un champignon marin magnifique mais toxique, si l’on en croit nos rapides recherches botaniques). Quatre tracks pour une grande fête expérimentale, où Tatyana marie ses influences camerounaises à la culture club et à une volonté électronique plus contemporaine. Attention, pas l’inverse : ici, pas de vision idéalisée d’une Afrique «exotique», en rajoutant quelques djembés ou une mélodie de kora sur un beat club. Soyons sérieux.
Chez Tatyana Jane, les deux mondes s’imbriquent et construisent l’un à partir de l’autre. L’ensemble est bougrement efficace et réveille les corps : d’une atmosphère mystique, on passe à la trance mêlée d’éléments organiques, jusqu’à des rythmiques issues des mariages camerounais, puis une house bien charpentée tendance voguing, et même de solides incursions bass music. Mais on note aussi la participation du batteur camerounais Haoussa, l’union inattendue entre le broken beat et le bend skin… Les quatre titres du premier EP de Tatyana Jane, les bien nommés Rumblin, Lab, Sagatte et Club Culture nous font sortir du cadre. On sort des sentiers battus du