La découverte
Derrière le nom de scène Tauceti, on aurait volontiers imaginé un laborantin tout autant obsédé par la science-fiction et les étoiles que les grands anciens de la techno de Detroit, qui étaient allés jusqu’à dédier des disques aux anneaux de Saturne. Raté, Tauceti est en réalité Alizée, une étudiante lyonnaise en philosophie qui a mis à profit le second confinement et une année sabbatique entre sa licence et son master pour s’atteler à la réalisation de son premier EP. Avec le collectif de musique électronique grenoblois Icône – le plus ancien de la ville –, elle a écumé aux platines les salles iséroises, de l’Ampérage à la Belle Electrique mais, depuis un an, empêchée d’exercer son art, elle s’est rabattue sur ses machines, sur lesquelles elle s’exerce depuis la fin du lycée.
Le résultat, Weapons 002, est à mille lieues du disque de confinement intime et /ou dépressif qui semble devenir la norme de l’époque. Tauceti laisse parler la poudre, dans un style techno abrasif et sans compromis, quelque part entre le Berlinois Marcel Dettmann et les Parisiens du label Skryptöm. Cette orfèvre de l’enclume, qui a commencé son initiation musicale en se passionnant pour la batterie, déroule quatre titres, dont deux collaborations et un remix, qui sonnent comme de véritables cathédrales de béton. Paradoxe ultime, elles n’étouffent jamais l’auditeur. On attend avec impatience d’entendre la puissance maîtrisée de Casual Midnight ou Uncertain Desire résonner entre les q