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Libération
Projet de loi de finances

Taxe streaming : les plateformes musicales ne l’entendent pas de cette oreille

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Pensée pour permettre d’abonder le Centre national de la musique, la taxe streaming a été rayée de la première partie du projet de loi de finances, adoptée par 49.3. La ministre de la Culture a annoncé mardi 24 octobre travailler sur la possibilité d’une contribution volontaire, option défendue par la plupart des plateformes.
Les plateformes de streaming n'ont pour l'instant promis que 5 millions d'euros, au lieu des 20 nécessaires au Centre national de la musique. (Jonathan Raa /AFP)
publié le 25 octobre 2023 à 20h22

Pendant que vous écoutez innocemment une playlist de musique ambient pour oublier que le monde va mal, votre plateforme préférée, elle, a sorti les crocs. Objectif : déchiqueter la taxe streaming, une mesure défendue par le gouvernement et qui devait être intégrée au projet de loi de finances pour 2024 mais s’en est retrouvée éjectée in extremis. Que recouvre cette lutte à base de décimales, d’acronymes abscons, d’amendements, de manœuvres parlementaires et autres joyeusetés ?

A l’origine de ce sujet de discorde se trouve l’épineux problème du financement du Centre national de la musique (CNM). Né tout début 2020, l’établissement ambitionne d’être le pendant musical du Centre national du cinéma (CNC), ou, pour reprendre la rhétorique martiale de sa mission de préfiguration, un «bras armé de la politique publique de l’Etat en matière de musique». Aussitôt né, aussitôt bouleversé par la crise du Covid, qui transforme l’organe en maxi-jeyser à fonds de secours : les salariés du tout jeune CNM doivent ainsi gérer la bagatelle de 172 millions d’euros et un afflux délirant de demandes d’aide. Mais maintenant, l’état d’exception touche à sa fin : si en 2023, le CNM a encore pu distribuer 65 millions d’euros d’aides collectives, c’est grâce aux restes de ces crédits exceptionnels – 40 millions d’euros de fonds de tiro