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Analyse

Taylor Swift : la success-story d’une lisse americana

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Seule force d’attraction d’une pop monoculturelle, Taylor Swift exerce un contrôle total sur son histoire et consolide son omniprésence avec un art consommé du centrisme.
Lors d’un concert à Sydney dans le cadre de la tournée «The Eras Tour», le 23 février. (Zuma/Zuma/ABACA)
publié le 12 avril 2024 à 20h09

Le 4 février, au moment de recevoir pour la quatrième fois le Grammy du meilleur album de l’année pour Midnights, son dixième album studio, Taylor Swift a annoncé la sortie du onzième, The Tortured Poets Department, pour le 19 avril. Une première dans l’histoire de la pop américaine : deux albums blockbusters dos à dos ou presque, sans compter, dans l’intervalle, les anciennes références de sa discographie ré-enregistrées pour en récupérer les droits (Speak Now et 1989, «Taylor’s Version») et un chapelet à n’en plus finir de gros titres sur son succès et ses records financiers.

Début avril, Forbes annonçait qu’avec un capital personnel de 1,1 milliard de dollars, Swift était la première artiste à devenir milliardaire grâce aux seuls revenus engendrés par sa musique. La même semaine, Spotify confirmait l’Américaine comme l’artiste la plus écoutée de tous les temps sur la plateforme (malgré l’absence notable de ses chansons entre 2014 et 2017, mesure de rétorsion au refus de Spotify et Apple Music de redistribuer aux artistes les revenus générés par les écoutes pe