Les autorités tchétchènes ont fait une annonce insolite vendredi 5 avril. Musa Dadayev, ministre de la Culture, a déclaré la limitation de «toutes les compositions musicales, vocales et chorégraphiques à un tempo allant de 80 à 116 battements par minute (BPM)», rapporte l’agence de presse russe TASS. L’objectif ? Protéger la musique nationale et éliminer une «pollution» de l’Ouest pour sa population majoritairement musulmane : «il est inadmissible d’emprunter la culture musicale à d’autres peuples», a ajouté le ministre de la Culture, rapporte The Guardian.

Musa Dadayev aurait reçu pour instruction du dictatorial chef de la République, Ramzan Kadyrov, de rendre la musique «conforme à la mentalité tchétchène», rapporte le Moscow Times, pour transmettre «au peuple et à nos enfants l’avenir de l’héritage culturel du peuple tchétchène», ajoute CNN. Le média ajoute que pour ce faire, ils auront jusqu’au 1er juin pour réécrire ou recomposer leur musique afin de les rendre conformes à la nouvelle règle, «autrement, elles ne seront pas autorisées à être diffusées en public» a écrit le ministère de la Culture sur Telegram.

Cette nouvelle réglementation éliminerait des radars plusieurs genres de musiques, comme la techno ou bien la pop. Le média Politico a réalisé une petite playlist de titres qui ne pourront plus être diffusés en Tchétchénie, comme plusieurs hits de Taylor Swift, à l’instar de Cruel Summer et Love Story. Côté Beyoncé, si ses plus grands tubes, dont Single Ladies et Run the World (Girls) ne passent pas le test non plus, son dernier single Texas Hold’em, lui pourrait être joué dans les boîtes tchétchènes.

Cette mesure répressive s’inscrit dans un virage dictatorial déjà largement entamé par le chef de la République Ramzan Kadyrov, qui s’est illustré par son soutien à l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. Le leader au pouvoir depuis 2007 avait également déclaré en 2017 qu’il n’y avait «pas d’homosexuels» dans son pays, et que s’il y en avait ils devraient être emmenés pour «purifier le sang de notre peuple».