Teenage Fanclub, Nothing Lasts Forever (PeMa /Bigwax)
Il y a quelque chose de réconfortant à écouter un nouvel album de Teenage Fanclub, groupe avec lequel on a grandi, qu’on a suivi, perdu de vue, rejeté, laissé de côté et toujours retrouvé. Groupe adoré, immanquable et essentiel quand ils avaient les cheveux longs, un look joyeusement débraillé et balançaient leurs décalques de Big Star et des Beatles enroulées dans les fils barbelés de Dinosaur Jr. sur des disques parfaits qu’on ne cesserait jamais d’écouter (Bandwagonesque, Grand Prix). Point de discorde, admirable mais agaçant quand il a foncé, route droite, ligne claire, chemisettes et oreilles dégagées, vers une pop plus racée, plus appliquée, enchaînant les albums sans faute mais sans friction ni feu sacré (Howdy !, Man-Made). Stupeur quand il s’est mis à faire une musique de son âge, sans surprises, sans heurts, à des lieues du bruit et de l’agitation, loin de toute mode, de tout courant, de tout discours, de toute considération (Shadows). Ravissement quand on s’est finalement retrouvés plus qu’on ne le pensait dans ces attitudes plus frondeuses et indisciplinées qu’il n’y paraissait, à voir ces types faire simplement des chans