Activiste panafricain, Toyin Agbetu s’était illustré, en 2007, pendant la cérémonie commémorant le bicentenaire de l’abolition britannique de l’esclavage, à l’abbaye de Westminster, en apostrophant la reine Elizabeth II : «Vous devriez avoir honte !» Le même signe aujourd’hui un long texte, dans le livret de l’album de son ami Jake Ferguson, sur la musique comme expression de la fierté noire dans le district londonien de Hackney, en concluant au sujet du disque lui-même : «Chaque morceau est un cran sur le baromètre du traumatisme que l’Etat et la société en général nous ont infligé et nous infligeront encore, si nous laissons faire!» Cofondateur de The Heliocentrics, groupe connu pour ses collaborations avec Mulatu Astatke, Orlando Julius et Melvin Van Peebles, Jake Ferguson débute en leader sous un nom de projet, The Brkn Record. Son concept-album, The Architecture of Oppression Part 1, dénonce le racisme systémique et les violences policières immanentes, ainsi que la déconsidération des cultures africaines et caribéennes en Angleterre, miroir des revendications du mouvement américain Black Lives Matter. Le bassiste y joue de la plupart des instruments, avec le renfort notable du batteur Malcolm Catto, en empruntant à la soul, au free jazz, au spoken word, au
On y croit
The Brkn Record, retour aux sources contestataires
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Jake Ferguson, le leader de The Brkn Record. (Michal Augustini)
par Eric Delhaye
publié le 13 novembre 2021 à 13h43