«Dès la naissance de leurs enfants mâles, les Huns leur sillonnent les joues de profondes cicatrices, afin d’y détruire tout germe de duvet […]. Ils ont tous le corps trapu, les membres robustes, la tête volumineuse et un excessif développement de carrure donne à leur conformation quelque chose de surnaturel. On dirait des animaux bipèdes plutôt que des êtres humains […]. Ils se nourrissent de la chair du premier animal venu, qu’ils réchauffent entre leurs cuisses alors qu’ils sont à cheval», écrivait au IVe siècle l’historien romain Ammien Marcellin. Ce témoin privilégié des Grandes Invasions serait sans doute bouche bée de découvrir que, 1 600 ans plus tard, de lointains héritiers d’Attila ont été acclamés par 2 000 personnes à Lutèce. C’était en novembre dernier, au Casino de Paris, où se produisait à guichets fermés The Hu, le premier groupe de Hunnu rock (rock hunnique) venu d’Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie, dans le cadre de sa nouvelle tournée européenne.
Apparu en 2018, le quatuor est épaulé par plusieurs musiciens sur scène. Habillés comme des cavaliers de Gengis Khan, les membres du groupe fusionnent metal et musique traditionnelle mongole en faisant appel aux incontournables instruments du folklore de leur peuple tels que le morin khuur (vièle à tête de cheval), la flûte tsuur ainsi que l’obligatoire khöömii (chant de gorge), ce av