Taylor Swift est comme l’IA. Pas qu’on lui prête une incarnation plus automatisée que ses pairs de la pop mais il s’est imposé une tromperie sur ses chansons assez similaire à celle sur les intelligences artificielles, surtout les génératives. Sur les IA, c’est un écran de fumée permis par des décennies d’imaginaire malaxé par la science-fiction qui leur prête des facultés de réflexion quand elles ne font que synthétiser des occurrences de communication crédibles à partir d’énormes machines à plagier. Sur Taylor Swift, l’entourloupe cognitive – qui a motivé par exemple Joe Coscarelli du New York Times à se risquer à une étude chiffrée comparative entre sa carrière et celle des Beatles –, a consisté à traiter son art comme strictement équivalent à celui des artistes d’avant l’avènement des usines à tubes intégrées des Max Martin et autres Jack Antonoff, quand «faire des chansons était autrefois un artisanat parmi d’autres, comme fabriquer une chaise ou un arc» (dixit le journaliste américain John Seabrook, dans une interview à Libération en 2016).
Or Swift elle-même ne s’en cache pas, elle n’est pas une artisane de la chanson populaire mais une