Menu
Libération
Opéra

«The Magic Flute II : la Malédiction», et surtout le synthé

Article réservé aux abonnés
Damon Albarn, leader des groupes Blur et Gorillaz, présente au Lido une suite à «la Flûte enchantée» de Mozart : un opéra sous influence électronique d’après un scénario de Goethe, proposant une réflexion sur le pouvoir destructeur de l’homme.
Néons, projections, musiciens debout derrière leurs synthétiseurs : une inspiration graphique tirée du groupe de musique Kraftwerk. (Julien Benhamou)
publié le 28 mars 2025 à 20h16

C’est un spectacle chic et choc, ironique et léché, comme en raffolent les Anglais mais aussi les Parisiens, puisque les quatre représentations, au Lido 2 Paris, de The Magic Flute II : la Malédiction, annoncé comme un «opéra électronique», ont immédiatement trouvé leur public. La première mondiale, le soir du jeudi 27 mars, a été longuement ovationnée. Damon Albarn, leader des groupes Blur et Gorillaz, n’en est certes pas à son coup d’essai. Il a déjà livré au théâtre du Châtelet, lorsque Jean-Luc Choplin en était le directeur, une «chinoiserie» baptisée Monkey, Journey to the West ainsi que Wonder.land, adaptation de l’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, à l’ère des réseaux sociaux. Devenu directeur artistique du fameux cabaret des Champs-Elysées, après son rachat par le groupe Accor, Choplin a refait appel à l’artiste pop pour lui proposer d’écrire une suite à la Flûte enchantée de Mozart, d’après un scénario que Goethe, le fondateur du romantisme allemand, avait évoqué lors d’une soirée à Tübingen, avec ses amis poètes, Hölderlin et Schiller.

Kraftwerk en référence

Si l’on y retrouve les personnages du «Singspiel» maçonnique de Mozart, de Sarastro à la Reine de la nuit – chantée par un homme ! –, Tamino et Pamina font l’objet d’une malédiction et perdent leur enfant enlevé durant une rave party, tandis que Papageno et Papagena donnent naissance à une nichée d’enfants-oiseaux chanteurs. Quant aux rituels initiatiques, ils ont laissé place à une réfle