Menu
Libération
Rencontre

The Shovel Dance Collective, un groupe londonien entre tradition et lumière

Article réservé aux abonnés
Véritable phénomène issu de l’underground britannique, le collectif de neuf musiciens ravive la flamme des vieilles chansons populaires en exaltant leurs racines laborieuses et politiques. Rencontre à Londres, à l’occasion de la sortie de leur deuxième album.
The Shovel Dance Collective au Cafe Oto à Londres, le 7 décembre. (Immo Klink/Libération)
publié le 12 décembre 2024 à 17h15

La soirée a commencé comme il se doit au Cafe Oto, temple des musiques expérimentales de l’est de Londres : avec des «chtouings», des «klongs», un silence religieux dans l’assistance, in fine mêlé d’une sereine hilarité. Dans un recoin de la grande pièce dénuée de scène qui sert de coffee shop-disquaire la journée et de salle de concert le soir, Rory Salter et Billy Steiger, deux musiciens experts en trituration de piano, boîtes à meuh et autres bidules délivrent un jovial capharnaüm de sons d’autant plus inattendus que les improvisateurs sont accompagnés ce soir d’Ellory, le fils de Steiger âgé de quelques mois, leste sur le clavier du piano, moins doué quand il s’agit de souffler dans une flûte. «Si c’est ta première fois ici, tu pourras te dire : j’ai vu un concert typique au Cafe Oto», nous glisse le flûtiste Alex McKenzie, radieux, depuis la fosse où il assiste à la première partie de son propre groupe. Pour ouvrir la troisième et dernière soirée de leur résidence dans l’emblématique café-concert de Dalston, pensée pour lancer au mieux leur deuxième album, les neuf membres du Shovel Dance Collective avaient initialement prévu de faire jouer C Joynes, guitariste folk, plus en phase a priori avec leurs interprétations de chansons ancestrales de Grande-Bretagne, d’Irlande et d’ailleurs.

Mais les éléments en ont décidé autrement. Ce samedi de décembre, une tempête a déferlé sur l’Angleterre, bloquant les routes et mettant les trains à l’arrêt. C Joynes a dû rester à C