Ce cinquième album de The Weather Station échappe aux prévisions : autour de deux thématiques pour ciel de plomb, la rupture amoureuse et l’anxiété climatique, il réussit le tour de force anticyclonique d’éclaircir l’horizon, grâce à une association de danse et de douceur. Ainsi, derrière la flamme disco du titre Robber, la Canadienne Tamara Lindeman souffle son courroux sur le capitalisme, mais d’un vent qui souffle à l’oreille plutôt que de faire claquer les portes. D’ailleurs, la voix de la Canadienne, originaire de Toronto, n’a pas d’autre singularité que sa constance face à la colère et la vulnérabilité de ses textes. Son filet de sécurité : des arrangements rock et une bardée d’instrumentistes issus du jazz qui la couvrent intuitivement. Ce sont ces derniers qui lui ont permis d’aller plus loin dans l’exploration d’une «tristesse transcendantale», explique-t-elle. La production est signée Marcus Paquin, à qui l’on doit la mise en forme du pimpant album The Suburbs d’Arcade Fire, et qui renouvelle ici le chouchoutage d’un son d’une grande précision sans trahir l’émotion débordante des musiciens. Les sujets ne sont donc pas légers : sur Atlantic, c’est le déni d’une nature mourante face à un coucher de soleil qui trouve sa bande-son parfaite, un soft-rock revu en version électronique. Parking Lot déroule une soirée de Tamara Lindeman qui, à la vue d’un oiseau siffleur sur le parking d’une salle de concert, n’a plus du tout envie de mont
Pop Indé
The Weather Station, dans l’œil du cyclone
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«Ignorance» est le cinquième album de The Weather Station, le groupe de la Canadienne Tamara Lindeman. (Jeff Bierk)
publié le 16 mars 2021 à 6h18