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Libération
Interview

Thibaut de Longeville, réalisateur de «DJ Mehdi : Made in France» : «On l’appelait Mehdipedia»

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Portrait d’un compositeur surdoué de l’univers du rap et, en creux, d’une France de l’immigration des années 90, la série documentaire «DJ Mehdi : Made in France» examine le parcours d’un personnage hors norme. Le réalisateur, ami d’enfance du musicien tragiquement disparu en 2011, raconte la genèse et les étapes de ce projet.
DJ Mehdi, en 2002, durant l'enregistrement de son album «DJ Mehdi (The Story of) Espion», au Studio Black Door, à Paris. (Xavier De Nauw)
publié le 20 septembre 2024 à 16h35

«Vous ne le connaissez peut-être pas» dit d’entrée au spectateur Thibaut de Longeville, le réalisateur des six épisodes de la formidable série documentaire en ligne sur Arte. Pourtant, son ami d’enfance Mehdi Faveris-Essadi a joué un rôle unique sur la scène musicale française, rap puis électronique. Figure solaire, dotée d’un charisme et d’une intelligence au-dessus de la moyenne, DJ Mehdi, a été plus qu’un talentueux beatmaker, c’est-à-dire le compositeur des instrumentaux sur lesquels les rappeurs s’expriment. Né à Asnières d’une mère tunisienne et d’un père français, élevé à Aubervilliers, cet enfant de l’immigration et du métissage a été la colonne vertébrale du hip-hop «hardcore» des années 90, mais aussi le trait d’union avec la French Touch électronique de la deuxième génération en jouant un rôle essentiel au sein du label Ed Banger, au côté de son ami Pedro Winter.

Ce documentaire, aussi détaillé que rythmé, raconte avec images d’époque, anecdotes et témoignages de proches, le parc