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Libération
Bras de fer

TikTok : le catalogue musical d’Universal de retour sur le réseau social

Après trois mois de contentieux, un nouvel accord a émergé jeudi 2 mai. En contrepartie du retour des musiques produites par Universal sur la plateforme, celle-ci s’engage à mieux rémunérer ses artistes et à mieux surveiller les contenus générés par l’IA.
(Dado Ruvic/Reuters)
publié le 3 mai 2024 à 16h31

«Il n’est pas interdit de penser que dans quelques jours ou semaines, Universal [Music Group] publie un nouveau communiqué annonçant son retour sur TikTok», prédisait début février Julien Pillot, économiste spécialisé dans la régulation du numérique. Jeudi 2 mai, les deux maisons ont bel et bien annoncé avoir trouvé un accord, mettant fin à l’absence remarquée de la musique du catalogue Universal Music Group (UMG) sur le réseau social chinois.

Fin janvier, les chansons de Taylor Swift, Billie Eilish, les Beatles, The Weeknd, ou encore le groupe de K-pop BTS avaient disparu des vidéos publiées sur TikTok, au grand dam des utilisateurs de la plateforme. La date correspondait à la fin du contrat qui liait les deux parties par un accord de licence.

A ce jour, les termes financiers de l’accord n’ont pas été communiqués. Il est toutefois précisé qu’il prévoit d’utiliser les différentes fonctionnalités, ainsi que la panoplie marketing et promotionnelle du réseau social pour «améliorer la rémunération des auteurs et des artistes». Les deux groupes veulent aussi développer «de nouvelles opportunités» afin de davantage monétiser les musiques des artistes du catalogue UMG, par exemple par le biais du commerce en ligne et la vente de billets intégrée à la plateforme (outils qui ne sont pour l’instant pas accessibles en Europe pour l’un et en phase de test pour l’autre).

«Juste valeur de la musique»

La question de la rémunération était au cœur du contentieux, Universal accusant dans une lettre ouverte TikTok d’être une entreprise «basée sur la musique, sans payer la juste valeur de la musique» et réclamant une «compensation appropriée» pour ses artistes et auteurs-compositeurs.

Autre point de friction : l’utilisation de l’intelligence artificielle dite générative sur la plateforme. TikTok s’est ainsi engagé à retirer tout contenu généré par l’intelligence artificielle sans autorisation.

Mais si ce nouvel accord marque la fin d’un conflit pour TikTok, l’application reste sur la corde raide aux Etats-Unis, car menacée par une loi adoptée fin avril au Congrès et promulguée par le président Biden. Elle vise à contraindre la maison mère chinoise, ByteDance, à vendre le réseau social, sous peine d’interdiction. Une décision radicale, que ses promoteurs expliquent par des soupçons de manipulation et d’espionnage des utilisateurs américains par les autorités chinoises via TikTok.