Il n’y a pas vraiment de «bonne» manière de gérer la trêve pandémique quand on est musicien. On peut se replier sur la composition et l’écriture, si tant est que l’on vive des choses intéressantes à raconter («Aujourd’hui j’ai appelé /Mon conseiller Pôle Emploi /En slip sur le canapé /Dehors il fait un peu froid /Lalala»), dégoter quelques livestreams en guise de Subutex pour pallier le manque atroce de concerts en public, tout miser sur les réseaux sociaux, continuer de donner l’illusion que la machine tourne, sortir des teasers, des selfies, des clips, des singles, alimenter Spotify, annoncer avec tambours et trompettes des tournées chimériques et les reporter encore et encore, participer à des «projets», des émissions, faire des microperformances clando au chapeau, recevoir des trophées devant des salles vides ou alors changer de taf pour survivre, temporairement bien sûr, le temps que ça se calme, parce que ça va bien finir par se calmer, non ?
A lire aussi
Tout ce qu’il touche devient Cash
Le rappeur estonien Tommy Cash a trouvé une voie qui ne suscite pas la pitié mais pique la curiosité. Depuis bientôt dix ans, il a compris qu’un album n’intéresse plus forcément grand monde et préfère distiller au compte-gouttes des singles assortis de clips épatants, tout en slalomant entre la musique, la danse, la vidéo, la mode et l’art conceptuel (en 2019, il exposait son sperme avec Rick Owens), faisant preuve d’un flair presque effrayant dans chacun de ces champs. Tout ce qu’il touche devient Cash, au centre de