Percuter une trottinette, tomber sous le métro, glisser sur un étron, sombrer dans le crack… Nombreux sont les risques qui guettent le travailleur parisien sur le chemin du bureau. Mais la probabilité de faire une chute de plusieurs dizaines voire centaines de mètres dans le vide au moindre faux pas est a priori assez minime dans les rues de la capitale. Dans le massif du Chablais en revanche, entre le mont Blanc et le lac Léman, c’est une autre histoire. C’est là-haut, au creux d’une cabane située à 2100 mètres d’altitude sur l’itinéraire des Dents du Midi, que nous avions rendez-vous le 1er août avec les musiciens de la Tournée des refuges. Pour la dixième année consécutive, Gaspard Panfiloff et ses camarades se sont lancés dans un long périple à pied, instruments sur le dos ; tous les soirs depuis le 10 juillet, avec seulement une poignée de jours de relâche, ils donnent un concert acoustique dans un refuge de montagne, plus ou moins grand, plus ou moins accessible. Nous les avons accompagnés sur une petite portion de leur tournée alpine à cheval entre la France et la Suisse.
Réveil à 4 heures, faux bond de RER, vélo de substitution, TGV gare de Lyon, changement à Lausanne, re-changement à Aigle, ultime petit train pour grimper jusqu’au village de Champéry – c’est déjà passablement éreintées que nous atteignons le point de départ de notre randonnée à l’heure du déjeuner. En ce jour de fête nationale suisse, l’artère principale du bourg dégueule de blanc et de rouge, grappe