Yamê nous a prévenu : «Je ne fais que parler, parler, parler. Ça peut durer très longtemps.» S’il avait l’agenda adéquat, et certainement un peu plus d’envie, il s’épancherait sans peine sur les technologies embarquées, sur l’infotainment appliqué aux motos, le possible piratage de ces outils, les problématiques de la conduite autonome… Il suffit de soulever une pierre pour que les sujets jaillissent. Au détour d’une question à propos de sa musique ou de son dernier mini-album en date, intitulé Elowi, sujet originel de l’entrevue, il bifurque vers l’anthropologie ou la géopolitique. «Je suis un méga geek, je ne peux pas m’arrêter, avoue-t-il. Je joue aussi énormément aux jeux vidéo, à haut niveau. Il y a quelques années, j’ai passé des auditions pour intégrer une équipe professionnelle. Je vais loin dans le délire (rires). Ce profil de curiosité, je l’applique aussi à la musique.» Voilà sûrement pourquoi ses chansons semblent provenir de nulle part et de partout en même temps, slalomant entre les genres et les références, avec des convergences tout de même : l’amour du piano, du chant entonné en voix de tête, et des réminiscences africaines.
Portrait
Drôle d’oiseau né à Cergy-Pontoise, humble, sérieux, il ingurgite, apprend en permanence. «Ma démarche artistique est aussi, un peu, entrepreneuriale. Je n’ai pas comme objectif d’être un musicien businessman, mais pour pouvoir s’exprimer, jouer la musique que l’on a au fond de soi, il faut maîtriser