Le concept
«L’idée du collage m’est venue, car je ne savais pas trop comment appeler mon album. Le nom le Succès est venu du morceau du disque qui me semblait être le plus fort. Mais si je l’appelais le Succès, il fallait que le visuel soit décalé. J’ai commencé une ébauche de collage sur Photoshop. J’avais relevé les thématiques abordées dans l’album qui pouvaient être transmises visuellement, des phrases tirées des paroles, mes jeux de mots un peu décalés, des éléments qui me semblaient importants et retransmettaient l’état d’esprit du Succès. Je voulais voir si ça pouvait fonctionner. Puis Amélie Fruchaud, avec qui je travaille pour mes pochettes depuis mes débuts, a pris la main et créé le visuel définitif.»
Les falaises
«Ce sont des falaises du nord de la France, que j’évoque dans le morceau Mondiovision. Des falaises blanches au bout de la mer… C’est un hasard si elles occupent cette place centrale sur la pochette. J’avais d’abord imaginé que l’incendie, relégué finalement au lointain, ferait bien au centre, mais c’était trop sombre. L’image finale est décalée, avec le homard dont je parle dans Si c’est ça, et la pièce d’échecs – un fou, qui provient du morceau Aquaplaning – qui viennent un peu alléger le propos et l’effondrement de la falaise. Le Succès est un disque politique, j’y évoque beaucoup de choses qui sont en train de s’effondrer, de belles choses, mais instables. Il fallait qu’on le ressente visuellement, notamment avec l’incendie et la banquise, posés sur cette belle falaise blanche.»
Le village sous la neige
«J’ai commencé à écrire les paroles de Mondiovision après une visite au musée de Bruxelles, notamment la salle des peintres flamands. Ces tableaux m’ont tellement bouleversée que j’ai écrit un texte. Je tenais à ce qu’il y ait du Brueghel l’Ancien dans cette pochette. C’était important car j’adore la beauté de la peinture flamande et il fallait qu’il y ait de la beauté dans cette pochette pour qu’elle donne envie d’écouter l’album. Alors on a cherché un tableau qui colle aux paroles des chansons, des tableaux flamands couverts de neige, et on a tenté différentes choses pour trouver ce qui matchait. C’est pour cela que certaines parties du tableau de Brueghel ont été délestées de la neige qui les recouvre normalement et se sont retrouvées dans l’eau.»