La soul music peut-elle conserver son âme si elle navigue très loin des chapelles du Sud de l’Amérique ? Le duo rennais Her nous laissait entrevoir dès 2016, un an après sa naissance, un horizon assez unique dans nos contrées. La formation ressuscitait une ferveur gospel venue des tréfonds de l’Amérique en la modernisant de synthés luxuriants. Ce petit miracle de r’n’b velouté parvenait même à séduire hors des frontières, jusqu’à Pharrell Williams et The Weeknd. L’avenir du duo français s’annonçait donc des plus scintillants au moment où Simon Carpentier, cofondateur du groupe, fut emporté par un cancer, à l’âge fatidique de 27 ans, en 2017.
Victor Solf, chanteur et pianiste du duo, choisissait alors de mener à son terme le projet Her en publiant un premier album éponyme flamboyant en 2018. Une histoire de fidélité, de promesse faite à Simon, son témoin de mariage et son meilleur ami depuis l’alchimie éprouvée sur les bancs d’un lycée breton.
Le trentenaire franco-allemand à la gueule d’ange et à la carrure imposante n’est pas du genre à sombrer dans le pathos. Après un EP intitulé Aftermath («les séquelles»), il renaît dans un disque en solitaire au titre évocateur, Still. There’s Hope, et à la pochette symbolique, sur laquelle le chanteur apparaît entouré de fleurs. Enregistré en confinement dans le Finistère et quasiment en live, l’album laisse la porte grande ouverte à la lumière comme aux inspirations étrangères (Shuggie Otis, Radiohead, Nils F