«Il fallait que je complète ses idées.» Dans l’intimité de son studio de Los Angeles, Jon Brion doit terminer un album douloureux. Ce compositeur, extrêmement réputé dans le milieu de la musique pour son travail dans l’ombre de Beyoncé, Kanye West ou Frank Ocean, est, pendant plusieurs semaines, seul à écouter les voix du rappeur Mac Miller pour son album Circles. Quelque chose rend pourtant cet enregistrement plus difficile que les autres : Mac Miller, son auteur, est décédé quelques semaines auparavant d’une overdose, à 26 ans. Brion, qui avait cocomposé l’album avec le rappeur de Pittsburgh, va prendre la décision de le terminer tout en faisant son deuil. Il se souvient : «Généralement, je sais qu’un morceau est réussi lorsque je ne me concentre plus que sur la voix de l’artiste en l’écoutant. Sur cet album, je me retrouvais alors à vraiment l’entendre. Il fallait que je fasse une pause à chaque fois que ça arrivait : j’avais l’impression qu’il était en face de moi.»
Un marché de dizaines de millions de dollars
Depuis l’invention de la musique enregistrée au début du XXe siècle, les sorties d’albums posthumes sont légion. Dès les années 50, les compositions de plusieurs artistes sortent après leur décès. Mais c’est à partir des années 70 que la tendance devient un véritable succ