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Plus vite que la musique

Zach Bryan, Drake, Nicolas Comment… A écouter cette semaine

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publié le 12 octobre 2023 à 20h01

Zach Bryan, Zach Bryan (Warner)

Regardez-le, Marlboro au bec, air poupin, yeux injectés de sang, posture rude sur le porche du ranch. Voyez-le, les yeux fermés, il suffit d’écouter n’importe laquelle des chansons de son premier album pour une major, il y est, de pied en baseball cap – l’Okie Zach Bryan, en bon raconteur country, s’y dessine lui-même, avec ce qu’il faut d’œil et de cliché (photographique). C’est la première chose qui frappe avec ce disque objectivement exceptionnel, locomotive toute trouvée pour le renouveau country qui bouleverse actuellement la culture américaine et qui commence presque par la Bannière étoilée (Overtime, deuxième plage) : tout y est en place pour qu’on y reconnaisse ce qu’on doit y reconnaître, une voix, une parole, une figure qui ressemblent exactement à l’idée qu’on se fait d’un nouveau talent important de la country, prêt à en découdre avec la viralité (ses premières vidéos, tournées entre deux missions de l’US Navy, où il a passé huit ans) puis le succès (qui n’a pas manqué d’arriver), même le grand fossé politique qui se creuse entre l’Amérique Maga et la progressiste. C’en serait trop beau si la musique du gamin n’était pas si bonne. Dans un sketch sur la country, le comique white trash autoproclamé Shane Gillis raconte que les blancs s’y reconnaissent parce que les chansons racontent leur vie en temps réel (« Je monte le niveau de l’autoradio… ») et Zach Bryan a effectivement cette faculté à hisser en hymnes les plus minuscules poussières de so