Parfois, un artiste en promo ouvre une parenthèse entre deux formules abstraites ou timides. Comme une fine incision. Avec ZKR, elle a commencé par une expiration. La sienne : «C’est mon métier, mais je ne peux toujours pas m’empêcher de rigoler quand je vois un type rapper à côté de moi. Chez nous, à Roubaix, ce n’est pas comme à Paris ou à Marseille… Rapper, c’est un peu faire le clown.» Un soir, sa mère est venue dans sa loge, à l’un de ses concerts. «Elle m’a dit, désolée mon fils.» Elle n’a pas cru qu’il pouvait accrocher un disque d’or sur les murs de son quartier, dans l’une des villes les plus démunies de France. Il reprend : «Mais désolée de quoi ? Je la comprends. A la base, mes parents, immigrés, sont venus pour avoir une meilleure vie. Comment ils pouvaient s’imaginer avoir un fils rappeur ?» Avant l’explosion de sa carrière, la musique était un sujet en sommeil profond. Jamais il n’en avait parlé avec eux. Même quand des bruits à Roubaix, sur le talent du rejeton, remontaient à leurs oreilles. Il y a déjà six ans de ça.
Métaphores brillantes
Son père ne négociait pas. Minot, il l’a forcé à bouquiner et s’appliquer dans les dictées. A relire ses leçons sept fois avant de dormir, pour les lui réciter au réveil. ZKR : «Il a toujours cherché sa voie et s’est dit, forcément, que ses enfants