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ZKR : «Je ne suis pas un surdoué, comme j’ai pu l’entendre. Je suis un putain de bosseur»

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A l’occasion de la sortie de «Mode opératoire volume 1», l’artiste au rap rugueux, récompensé de plusieurs disques d’or et de platine, évoque son parcours depuis Roubaix, d’où il est originaire, son passage en prison et sa passion pour l’écriture.
Le rappeur ZKR, dans son quartier du Nouveau-Roubaix, mardi. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas pour Libération)
publié le 22 février 2024 à 17h06

Parfois, un artiste en promo ouvre une parenthèse entre deux formules abstraites ou timides. Comme une fine incision. Avec ZKR, elle a commencé par une expiration. La sienne : «C’est mon métier, mais je ne peux toujours pas m’empêcher de rigoler quand je vois un type rapper à côté de moi. Chez nous, à Roubaix, ce n’est pas comme à Paris ou à Marseille… Rapper, c’est un peu faire le clown.» Un soir, sa mère est venue dans sa loge, à l’un de ses concerts. «Elle m’a dit, désolée mon fils.» Elle n’a pas cru qu’il pouvait accrocher un disque d’or sur les murs de son quartier, dans l’une des villes les plus démunies de France. Il reprend : «Mais désolée de quoi ? Je la comprends. A la base, mes parents, immigrés, sont venus pour avoir une meilleure vie. Comment ils pouvaient s’imaginer avoir un fils rappeur ?» Avant l’explosion de sa carrière, la musique était un sujet en sommeil profond. Jamais il n’en avait parlé avec eux. Même quand des bruits à Roubaix, sur le talent du rejeton, remontaient à leurs oreilles. Il y a déjà six ans de ça.

Métaphores brillantes

Son père ne négociait pas. Minot, il l’a forcé à bouquiner et s’appliquer dans les dictées. A relire ses leçons sept fois avant de dormir, pour les lui réciter au réveil. ZKR : «Il a toujours cherché sa voie et s’est dit, forcément, que ses enfants